Dominique Boisvert est native des Cantons-de-l ’Est. Ingénieure mécanique de profession, elle s’intéresse aux médecines holistiques, à la science quantique, au yoga, à la littérature et à la musique… Quand elle n’est pas en train de réinventer le monde, vous trouverez cette mordue de grands espaces dans un sentier, les deux pieds ancrés dans la forêt à respirer la beauté de la nature. Dans ses temps libres, elle aime jouer follement avec ses neveux, déguster un latte au café du coin et coucher des mots sur papier au rythme de ses passions et des élans de son cœur.
Épreuve 2 (contrainte d’intégrer les 10 mots suivants : «chaise», «crayon», «cuisinière», «écouter», «moteur», «jardin», «raison», «sable», «téléviseur» et «tsunami») :
Émergence
Je me rappelle les samedis matin de mon enfance assise devant le téléviseur… ma mère dans sa robe de chambre élimée, les arômes de soupe réconfortante mijotant sur la cuisinière, le ronronnement du moteur de la tondeuse en sourdine, mon père qui cueille des légumes au jardin.
Ce matin, cependant, je n’arrive plus à écouter ma raison et à contenir le tsunami d’émotions qui m’assaille. En équilibre précaire sur ma chaise, mon crayon bat la mesure au rythme de ma nervosité.
Un étau me serre la poitrine. J’ai les mains moites, du sable dans la bouche. Ces mots refoulés remontent par vagues de nausées.
Je pense à celle qui partage ma vie désormais. Le goût de ses lèvres sur les miennes, son parfum enivrant, son cœur battant contre le mien…
Je ne peux plus me contenir, la vérité doit émerger:
Papa, maman, je suis gaie!
Épreuve 3 (déclaration d’amour à la drag queen Barbada de Barbades) :
Insomnie
J’ai passé trop de nuits à te chercher, à me perdre dans le temps. Les milliers de terminaisons nerveuses de mon corps, alertes, cherchant désespérément ta peau au goût d’arc-en-ciel. Cette soif de m’enivrer de ton parfum d’infinité, de me noyer en explorant la lumière au fond de tes yeux…
J’aurai beau chercher à travers les âges et les océans, toutes les marées me ramènent à toi. Touche-moi Barbada, sans quoi je perdrai la raison dans les abysses de mon imagination, dans les profondeurs de cet amour à saveur d’éternité.
Embrasse-moi… laisse-toi consumer par les flots indomptables de cette passion dévorante qui m’habite. Ainsi, peut-être, pourrais-je trouver le sommeil à nouveau….