Jean-François Carrier

Jean-François Carrier

Lévisien âgé de 30 ans, Jean-François est passionné de lecture et d’écriture depuis toujours. Il a fait ses études collégiales au Cégep de Ste-Foy dans le programme d’arts littéraires. Bien qu’il n’œuvre pas dans ce domaine depuis, la littérature ne l’a jamais quittée vraiment. Il a récemment été finaliste d’un autre concours de Fierté littéraire avec son texte «L’amour fait battre les cœurs» paru dans le recueil Les mots qui libèrent


Épreuve 2 (contrainte d’intégrer les 10 mots suivants : «chaise», «crayon», «cuisinière», «écouter», «moteur», «jardin», «raison», «sable», «téléviseur» et «tsunami») :

la pagaille

les tsunamis
sur ma langue
saignent mauve

derrière la cuisinière
j’avale tes couteaux
qui tuent
tous les ciels
dans mon ventre

homme de paille
ravauderas-tu
mes cadavres d’étoiles ?
nos rêves tracés dans le sable
au crayon de plomb

en direct du téléviseur
la peau de nos cœurs à jeun
éclate
au milieu
du jardin d’ébène

assis sur
ta chaise électrique
j’écoute le moteur
dans ma tête
comme un ouragan
qui ne s’arrêtera
jamais
de tourner

ma raison se dilue
je ferme les yeux
avant qu’ils ne tombent

je retiens
les dernières couleurs
qu’il me reste


Épreuve 3 (déclaration d’amour à la drag queen Barbada de Barbades) :

ode audacieuse à Barbada de Barbades

perdu sur la plage
interminable
de ta beauté
j’écoute tes vagues
bouger
et tes madragues à la mer
je plonge
dans ton piège

tu as
tous les projecteurs du monde
sur ton île
comme mille soleils
aux rayons
en crayons de couleurs
calorifères

continue de brûler mon ventre
et mes ventricules
suspendus
à ta fenêtre
à tous coups
j’entre
en photosynthèse

dans mes songes
je bécotte
l’ambre en fleurs de paon  
sur ta peau
tu es la reine
mère de mes aspirations
d’apiculture

pour toi ma muse
je compose
une vie à deux
peuplée
de manèges polyphoniques

je tournerai
encore et encore
la manivelle
de l’orgue de Barbada

la célébration
infinie
d’une musique juste à nous