Des livres et des paillettes
📅Lundi 5 août à 20:00
📍Théâtre la Comédie de Montréal, 1113 boul. de Maisonneuve E
💰Gratuit
Un événement très attendu de Fierté littéraire. Animé par Jessie Précieuse, quatre artistes littéraires sont invité·e·s à discuter dans le cadre d’un grand plateau de leurs nouveaux titres.
À tout prendre et il était une fois dans l’Est de Julie Vaillancourt
Si la devise du Québec sombre parfois dans l’oubli, ce livre s’impose tel un véritable devoir de mémoire envers les pionniers du cinéma de fiction LGBTQ+ québécois : « Je me souviens » de ce premier et courageux aveu queer de Claude Jutra dans À tout prendre, ainsi que de l’exploration par André Brassard et Michel Tremblay dans Il était une fois dans l’Est d’une faune colorée affirmant son existence dans un quartier modeste de l’est de Montréal. Ce livre commémore et conjugue ces deux fleurons de la cinématographie québécoise qui mettent en scène des représentations gaies, lesbiennes et trans pionnières dans les années 1960 et 1970.
Malgré une réception critique empreinte parfois d’homophobie au Québec et un relatif silence à l’intérieur d’un Canada majoritairement anglophone, ce cinéma francophone fera néanmoins entendre sa voix à l’international, en Europe comme aux États-Unis, impressionnant des cinéastes comme Truffaut et Cassavetes. Ces films passent ainsi à l’histoire.
Sous la loupe de la sociologie, Julie Vaillancourt analyse ces films au rythme d’événements sociopolitiques marquants, de la Révolution tranquille à la révolution sexuelle, des mouvements de libération homosexuels à ceux des femmes, sans oublier la question identitaire nationale. L’ouvrage présente également un état des lieux plus de cinquante ans après la décriminalisation de l’homosexualité au Canada. Vu l’influence de ces cinéastes auprès de la jeune génération, dont Xavier Dolan, les legs sont nombreux et invitent les comparaisons réaffirmant le caractère novateur de ces deux films pionniers. Ce livre revisite À tout prendre et Il était une fois dans l’Est pour démontrer leur importance artistique et sociale au moment de leur création ainsi que leur héritage durable dans le contexte du cinéma queer mondial.
Née à Montréal, Julie est diplômée en études cinématographiques (maîtrise et baccalauréat, BFA/2005, MA/2007) de l’Université Concordia et enseigne le cinéma au Cégep de Saint-Jérôme. Depuis 2008, elle est journaliste-chroniqueuse pour le magazine Fugues et critique de cinéma pour la revue Séquences depuis 2012. Ses écrits ont également été publiés dans Cinematic Queerness (2011, Éditions Peter Lang). En 2022, elle rédige l’ouvrage Archives lesbiennes : d’hier à aujourd’hui (Tome 1 et 2) pour le compte du RLQ. En plus de réaliser ses vidéoclips pour son projet d’auteure-compositrice-interprète sous le pseudo Julie Curly, elle réalise le court-métrage expérimental Femmes : (Ré)flexions identitaires (2018) et coréalise le documentaire AHLA: 40 ans plus tard (2022) tous deux présentés dans des festivals internationaux. Julie est membre de la FIPRESCI, de l’Association québécoise des critiques de cinéma et membre votant pour les Golden Globes. En 2023, son premier livre À tout prendre et Il était une fois dans l’Est, est publié chez McGill-Queen’s University Press, dans la série Queer Film Classics. Cet ouvrage, dont la recherche avait débuté il y a près de 20 ans, dans le cadre du mémoire de maîtrise de l’auteure, donne un regard unique sur les représentations LGBTQ+ pionnières dans le cinéma québécois.
Sexualités et dissidences queers – sous la direction de Chacha Enriquez et porté par Hugues Lefebvre Morasse (un collaborateur du livre)
À la jonction des savoirs universitaires et militants, ce livre entend démystifier l’emprise qu’exercent les normes sur nos sexualités. L’ordre sexuel comporte un ensemble de règles souvent tacites régulant les dimensions les plus intimes de nos vies. De quoi est-il constitué? Et surtout, qu’a-t-il comme effet sur certain·es membres de la société?
Cet ouvrage collectif réunit des personnes qui réfléchissent à la libération des pratiques sexuelles et amoureuses à partir de la sociologie, de la sexologie, du travail social ou d’une perspective de terrain. Il permet une rare prise de parole commune de dissident·es sexuel·les autour des bisexualités, du plaisir, de la culture du consentement, du sexting, du travail du sexe, du cruising gai, de la pornographie, du polyamour, de l’éducation à la sexualité, du chemsex, du BDSM et de l’asexualité.
Face au backlash anti-LGBTQ+, nous refusons d’être écrasé·es, nous refusons de disparaître.
Avec des textes de MP Boisvert, mathilde capone, Marianne Chbat, Julie Descheneaux, Chacha Enriquez, Jorge Flores-Aranda, Blake Gauthier-Sauvé, Marie Geoffroy, Stéphanie Gingras-Dubé, Adore Goldman, Julie Lavigne, Miko Lebel, Hugues Lefebvre Morasse, Sabrina Maiorano, Mélina May, Rossio Motta-Ochoa, Alex Nadeau, Gabrielle Petrucci, Gabrielle Richard, Em Steinkalik et Gui Tardif.
Crédit photo : Justine Dorval
Hugues Lefebvre Morasse est chercheur, artiste, designer et organisateur communautaire dans le milieu du VIH-Sida. Mainte fois primé (Prix Jean-Pierre-Collin du meilleur mémoire en études urbaines 2024, liste préliminaire du Prix de la poésie Radio-Canada 2022, Prix de l’artiste émergent d’ARTISDA X 2020), son travail porte sur les relations de co-construction entre les identités sexuelles et l’environnement bâti. Pour Hugues, l’écriture est un médium cartographique capable de rendre compte et d’incarner les relations sociales et spatiales.
À parti de l’automne 2024, il entreprendra un doctorat interdisciplinaire en aménagement à l’Université de Montréal portant sur les campings gais, le colonialisme de peuplement queer et la mythologie de la queerness sauvage.
Âme seule de Charlotte Poitras
Je décidai de passer mes journées à nettoyer, laver, ranger et épousseter comme Cendrillon. J’appris à me faire belle en portant de jolies robes modestes chaque jour sans pour autant tomber dans le narcissisme de Blanche Neige. Je compris qu’il fallait changer pour me faire aimer par les autres et fermer ma gueule comme Ariel. J’eus espoir que les gens qui étaient cruels avec moi changeraient et tolérai donc leur comportement à mon égard comme le faisait Belle. Je me dis que je ne valais rien de mieux qu’un crapaud, comme Tiana. Enfin, j’attendis patiemment dans ma chambre que le Prince Charmant vienne me sauver, comme Raiponce. «Quand est-ce que tu nous ramènes un petit ami à la maison?» Jamais. La science de l’amour a su prouver que chaque personne sur Terre a une âme soeur qu’il est possible d’identifier à l’aide de tests ADN. Tout le monde, sauf moi : Louison la malédiction. Dans un monde où tout tourne autour de l’amour, j’ai dû accepter que ce ne serait jamais mon tour. Comment raconter une histoire qui ne se terminera pas par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants»?»
Charlotte Poitras est une autrice bisexuelle qui a déjà publié de nombreux romans, nouvelles, poèmes, scénarios et histoires audios mettant en vedette la communauté LGBTQ+ sous toutes ses formes. Son dernier roman, Âme Seule, publié aux Éditions Lux&Nox en juin 2024, présente un futur où la communauté LGBTQ+ a été effacée et doit continuer de se battre pour faire reconnaître ses droits. On y retrouve des personnages homosexuels, bisexuels, asexuels, trans, intersexes et plus encore. Venez découvrir comment cette œuvre engagée défend l’importance de l’amour queer selon la science… fiction.
Charlotte Poitras est une autrice polyvalente qui se spécialise dans les genres de l’imaginaire. Elle écrit des romans, des nouvelles, des poèmes, des pièces de théâtre ou des scénarios et a été publiée dans chacun ces genres. Sa passion est tirée de nombreuses «illuminations», de ce besoin essentiel d’écrire des œuvres qui ont émergé dans son esprit.
Dès qu’elle a une idée en tête, Charlotte laisse ses personnages écrire leur propre histoire à travers l’univers qu’elle a créé pour les accueillir. Souvent, elle ne sait pas elle-même ce qui arrivera dans son prochain chapitre et elle laisse les choses se faire par elles-mêmes, suivant leur destinée. Ses œuvres sont engagées, tentant autant de faire passer un message que de provoquer des émotions et divertir. Si vous la connaissez, vous verrez que certains événements que vivent ses personnages lui sont bel et bien arrivés!
Tuer l’ogre de Jordan Dupuis
Enfant acteur, Jordan Dupuis grandit dans l’œil du public. Dès l’âge de onze ans, il sait qu’il est différent. Le secret autour de son homosexualité le pousse à développer, comme mécanisme de défense, un trouble alimentaire qui le suivra longtemps: l’hyperphagie boulimique. À l’aube de la vingtaine, alors que son poids atteint les 340 livres, il décide de subir une chirurgie bariatrique. Cette opération s’avère un échec puisque Jordan ne s’est pas encore attaqué à l’origine de son mal-être. Après des années de thérapie, l’auteur est aujourd’hui prêt à partager son histoire pour apporter un peu de lumière à ceux et celles qui traversent des épreuves similaires aux siennes. Ce récit touchant, cru par moments et d’une authenticité criante, est celui d’un homme résilient en quête d’amour
Animateur, chroniqueur, journaliste culturel, auteur et conférencier, Jordan Dupuis se distingue par sa présence diversifiée depuis des années à travers tous les médias du Québec. Qu’il s’agisse de la télé, de la radio, du web ou des magazines, il touche à tout et avec la couleur et passion qu’on lui connaît. Jordan s’est également démarqué pour sa prise de parole publique à propos de la diversité LGBTQ+ et des troubles alimentaires et de l’image corporelle entourant sa perte de poids magistrale de 185 livres.
Diffusion en direct sur la chaine YouTube de Fierté littéraire : @fiertelitteraire8239
🎤 Animation
🎭 Artiste·s/invité·e·s
Julie Vaillancourt (À tout prendre et il était une fois dans l’Est),
Hugues Lefebvre Morasse (Sexualités et dissidences queers),
Charlotte Poitras (Âme seule),
Jordan Dupuis (Tuer l’ogre)