Écrire avant de m’oublier

Écrit par: Gilbert Émond

Écrire pour vivre une autre fois ces quelques moments d’étincelles qui parfois scintillent dans ma nuit.

Écrire pour exister.

20 avril

La nuit de l’été après l’été, celle des Indiens comme le disait ma chanson fétiche de Joe Dassin, demandait qu’on s’habille si on n’était pas trop en chaleurs. Dans le grand parc, plusieurs rôdeurs. Et ce Jaguar à la robe blonde et rousse. Il passait doucement de niche en cache, guettant sa proie, assez visible pour appâter, suffisamment agile pour la choisir. Peut-être a-t-il reconnu en moi un autre de son espèce un peu plus expérimenté? Il s’est approché. La caresse de sa fourrure a fait hérisser la mienne. Nous avons célébré la vie. La nuit s’est avérée chaude. Nous avons ronronné. Reviendras-tu?

21 avril

Je sais. L’épidémie qui ronge nos amours a aussi emporté le Jaguar. Bien trop tôt.

28 avril

Qu’est devenue ma vie depuis 7 jours? Aucun souvenir ni des jours ni des nuits. Il faudra que je me rappelle d’écrire, pour me sentir vivant, pour ne pas m’oublier