Épreuve 3

Écrit par: Guylaine Joly

Je les regarde depuis des heures. Comme chaque nuit, paisibles, repus, ils dorment. Ken murmure « Harry », Barbada marmonne « Potter ». Je fonds. Mon désir monte. De nouveau leur faire l’amour. De nouveau, les prendre, les surprendre, les chevaucher, hurler, gémir, mourir et renaître. Ensemble.

Avant eux, je croyais savoir où j’allais, avec qui ; une femme, une seule, pour toujours.  Depuis, j’ai tout oublié de mes certitudes. Ces deux-là sont devenus ma religion, mon ancrage, ma vérité. 

Avec eux, je suis heureux. Leurs lèvres, leurs mains, leurs bouches, leurs sexes m’amènent dans des territoires brûlants inexplorés que je n’imaginais pas possibles. Rudes, délicates, poétiques, extrêmes, suaves, sucrées, nos nuits me remplissent. Nos jours sont paisibles, joyeux, simples, lumineux.

Avec eux, j’ai peur. Aussi. Peur de les perdre, peur qu’ils se lassent, peur que la vie me rappelle que le bonheur n’est pas pour Harry Potter, peur d’être meurtri, marqué, tatoué de nouveau par le malheur. Ils ne savent rien de ce chaos en moi.  

Barbada se réveille en sursaut :

  • Potter, pourquoi pleures-tu ?
  • J’ai peur de vous perdre
  • Jamais, jamais tu ne nous perdras

Ken sursaute dans son sommeil, murmure mon prénom.

  • Il te dirait la même chose

Le chaos recule. Enfin