Ta cyprine sera mon formol éternel

Écrit par: Ève Bilodeau

J’ai volé à l’amour ce que les suicidés nous laissent derrière : la lucidité. Je te quitte pour l’outre-tombe, là où les linceuls sèchent sur des cordes en ligaments, où le ciel goûte l’encens de ta peau. Mon amour, sous le lit, siège une mallette mortuaire. Flatte ma chair de ton scalpel. Trace nos fêlures avant de les ligaturer avec tes lèvres. Si tu appuies sur mon os hyoïde, je te chanterai l’hymne de nos croisades. Fait-moi l’amour une dernière fois jusqu’à ce que la petite mort s’en mêle. Ta cyprine sera mon formol éternel.